Cette dernière est à la mode et de nombreux outils et méthodes d’animation et de facilitation sont apparus pour permettre son expression. Pourtant les résultats sont parfois décevants. Pourquoi ?
L’importance de la relation
Il ne suffit pas pour faire de l’intelligence collective de demander à plusieurs personnes de réfléchir ensemble. Il faut qu’elles s’écoutent. Il ne suffit pas de mettre en place une méthode -par exemple un tour de parole où chacune s’exprime tour à tour- pour qu’elles s’écoutent.
Si pendant le tour, chacune ne pense qu’à ce qu’elle va dire quand ce sera son tour de parler, il n’y aura pas d’intelligence collective mais une bataille d’arguments et d’ego.
Il faut aussi que chacun-e soit suffisamment en confiance au sein du groupe pour oser s’exposer en faisant des propositions nouvelles, surprenantes, voire, au premier abord, incongrues.
Si une personne a peur d’être jugée, si elle pense que d’autres sont à l’affût des failles, des erreurs, des impossibilités de ses propositions, elle ne va pas les formuler et le groupe va être privé d’un autre regard, d’une autre approche qui aurait pu enrichir les réflexions.
Pour que les personnes soient en confiance, il est indispensable qu’elles soient les unes vis-à-vis des autres dans une attitude bienveillante, empathique.
C’est la qualité de la relation au sein d’un groupe qui permet l’émergence de l’intelligence collective, la co-construction.
C’est ce que permettent d’obtenir les processus du jeu du tao.
• La disposition des participants en cercle permet à chacun de voir tous les autres, et donne à tous une place identique. C’est une condition nécessaire aux différentes formes de l’intelligence collective et de la conscience collective.
• L’aspect ludique sort les participants du cadre et des relations habituelles ; il n’y a plus autour de la table un chef et des subordonné-e-s ou des collègues ayant des intérêts divergents, il y a des joueurs / joueuses.
• Les questions posées dans le cours du jeu amènent les participant-e-s à être authentiques, à parler en « je », à se raconter. L’autre n’est plus seulement un professionnel avec qui le joueur / la joueuse est en relation de travail, c’est aussi une personne humaine avec des émotions. Cette condition est essentielle pour permettre le développement de l’empathie et de la bienveillance.
• L’obligation de faire un feed-back au joueur / à la joueuse qui vient de répondre à une question, elle, oblige chacun-e à une écoute active.